Interview avec Toni LUISI


10 April 2015

Qu'avez-vous ressenti en marquant ce but à la 95e minute?



Antonio Luisi : C'était magnifique.On a marqué tellement de buts dans les arrêts de jeu qu'à chaque fois, j'y crois. Là, c'était encore le cas. Il y a Gilles (Bettmer) qui est devant moi et qui s'apprête à faire une tête. Je lui dis de me la laisser, il la touche quand même un peu, puis je contrôle le ballon du genou. Quand

je frappe, je ne sais pas du tout si elle va rentrer. Je la vois frapper le poteau et... rentrer! Celui-là, il fait vraiment du bien.



Vous aviez déjà marqué le but de la victoire en fin de match à l'aller (1-2, 85e). Rumelange est une équipe qui vous réussit bien...



On peut dire ça comme ça! Cela fait même trois matches de suite puisque la saison dernière, j'avais marqué aussi le seul but du match à la 90e minute. En fin de compte, sur les trois derniers matches que j'ai joués contre Rumelange, j'ai marqué à chaque fois le but de la victoire dans les dernières minutes. Et à

chaque fois sur une grosse frappe de l'extérieur de la surface. Je me rappelle, l'année dernière, vous aviez mis comme titre d'article "La fusée de Luisi".



Au-delà de Rumelange, tous vos buts ont été décisifs cette saison...



C'est mieux de faire dans la qualité que dans la quantité. Je préfère marquer le but du 1-0 que celui du 5-0. Après 19 journées, vous en êtes à 7 buts. C'est un rythme raisonnable ou insuffisant par rapport à ce que vous vous étiez fixé en début de saison?



Je voudrais marquer plus mais pour ça, il faut jouer en attaque. Là, je suis sur un côté, alors 7 buts, ce n'est pas mal. Je n'ai pas trop de pression avec ça. Je veux seulement gagner les matches.



Vous ne vous considérez pas comme un buteur?



Quand je joue en attaque, je suis un buteur. En début de saison, on avait joué à deux attaquants, Er Rafik et moi. J'avais mis deux buts (NDLR : score final 2-1).



Vous n'êtes plus titulaire depuis quatre matches. Comment vivez-vous ce changement de statut?



Ça va... Bien sûr que je ne suis pas content, mais c'est quelque chose que je comprends. J'étais d'abord suspendu et l'équipe a gagné 5-0 contre Käerjeng. Quand l'équipe gagne, c'est normal de ne pas avoir envie de trop la changer. Ensuite, il y a eu la victoire dans le derby à Niederkorn (1-2) et ce week-end, j'étais malade pour le match de Coupe. J'attends que mon tour revienne.



Les circonstances expliquent votre passage sur le banc, mais le carton rouge un peu bête reçu au F91 est-il aussi une raison?



Non. C'est la première fois que je reçois un carton rouge. Avant cette main que je n'aurais pas dû faire, il y a eu un autre carton jaune . D'une manière générale, on a été mauvais contre Dudelange. Tout le monde, y compris moi.



Quand l'équipe ne joue pas bien, c'est difficile de faire un bon match sur le plan personnel.

Vous aviez aussi perdu votre place en sélection avant d'être rappelé pour la Slovaquie et la

Turquie, suite au forfait de Dave Turpel. Avant ce but contre Rumelange, on ne peut pas dire que vous étiez en grande forme...



C'est clair. Tout le monde le sait. Il y a eu toute une série de matches où je n'ai pas été très fort, où je n'ai pas réussi à faire la différence. J'étais déçu de ne pas être appelé directement par le sélectionneur mais je comprenais sa décision. Après, est-ce qu'un joueur ne doit plus être appelé dès qu'il a un mauvais passage?



Comment expliquez-vous ce passage délicat?



C'est facile à expliquer. Après la pause, cet hiver, on a repris l'entraînement avec Differdange. Dès le premier jour, où on passait des tests physiques, je me suis blessé au pied, tout seul. On n'a jamais su ce que c'était mais je n'ai pas pu m'entraîner pendant deux, trois semaines. J'ai enchaîné avec les tests avec la sélection, à La Coque. Ça m'a fait du bien d'aller en Turquie avec la sélection mais il faut un peu de condition pour être bien, car c'est physique, physique et physique. Or, au niveau de la condition, j'étais presque à zéro. Je l'ai sûrement payé en revenant en club. Et puis, je vais toujours à l'école, je suis en 13e. Je consacre beaucoup de temps pour réussir mon année, surtout la nuit, à des heures où je devrais dormir!



Dans quel domaine pensez-vous avoir le plus progressé depuis votre arrivée au FCD03?



J'ai appris à «jouer ensemble». Au Racing, il y avait moins de qualité, alors je forçais un peu plus. Aussi, làbas, on prenait des points ou non mais ce n'était pas très grave. On jouait pour jouer. Là, quand on entre sur le terrain, on DOIT prendre des points. J'ai de grandes ambitions, comme gagner le championnat un jour, alors je sais que je suis au bon endroit ici.



Il reste toujours ce défaut de parfois trop porter le ballon. Comprenez-vous ce reproche?

Quand on me reproche de trop porter le ballon, la plupart du temps, je ne suis pas d'accord. Il faut aussi des joueurs qui portent le ballon! J'ai essayé de me forcer sur quelques matches, à faire plus de passes, mais le résultat n'était pas bon. Je ne dis pas que mon jeu est parfait. Bien sûr que je peux encore m'améliorer. Il faut que j'adapte mon jeu à l'équipe mais il faut aussi accepter que c'est mon style de jeu qui est comme ça.



On avait un peu enterré Differdange après la défaite à Dudelange et finalement, vous n'êtes qu'à 5 points

du Fola, chez qui vous allez dimanche. Le titre est-il encore possible?



Oui. Si on fait notre match, on a toutes nos chances au Fola. Et à côté de ça, on n'oublie pas la Coupe. Elle est chez nous et on espère bien qu'elle va y rester.